Noir dehors

Un après-midi d'août étouffant à New York. Soudain, c'est la panne générale. Tout s'arrête. La ville qui ne dort jamais devient la scène chaotique où les plus extrêmes solitudes vont s'entrechoquer.

Il y a d'abord Naomi, la si jolie "pute à crack" enfermée dans un bar clandestin de Brooklyn, chancelante et affamée de curiosité, sur laquelle veille jalousement l'énigmatique Bijou. Il y a Simon Schwartz, l'avocat médiatique, au 36ème étage d'une tour déserte du Financial District, salaud qui cherche sa rédemption dans les bras d'une femme jamais possédée. Il y a Canal, l'érudit en arts martiaux, le disciple confucianiste, Canal ainsi baptisé depuis qu'on l'a trouvé nourrisson abandonné sur le trottoir de Canal Street à Chinatown, et que l'incendie du magasin où il travaillait a de nouveau jeté à la rue...

En glissements progressifs vers la folie ou l'expiation, en monologues nerveux, nos personnages vont s'ouvrir à la liberté et se réveiller différents. Un roman choral superbement réussi : "short cuts" d'une plongée dans les ténèbres.

Editeur : Grasset et Fasquelle (11/01/06)
Broché: 210 pages
ISBN-10: 2246694612
ISBN-13: 978-2246694618

Editeur : Le Livre de Poche (06/07)
Poche: 247 pages
Collection : J'ai lu Roman
ISBN-10: 2290343765
ISBN-13: 978-2290343760


MEDIAS AUDIOVISUELS

France 2

On a tout essayé, le 10 mars 2006.

LCI

Ca donne envie sur LCI, le 3 mars 2006.

France Inter

Noctiluque, par Brigitte Kernel, le 20 février 2006.

Direct 8

Jeu sans Enjeu le 16 janvier 2006.

France 2

Télématin Olivia de Lamberterie, le 6 janvier 2006.

TF1

Vol de Nuit Patrick Poivre d'Arvor, le 3 janvier 2006.


REVUE DE PRESSE

Le Monde

Noir dehors
Le 14 août 2003, New York est soudain plongée dans le chaos et les ténèbres à la suite d'une panne électrique géante. C'est le black-out sur la ville qui ne dort jamais. Pour son cinquième roman, Valérie Tong Cuong s'est inspirée de cet événement pour croiser les destins de trois êtres solitaires : Naomi, "pute à crack" retenue prisonnière dans un bar de Brooklyn, Simon, avocat médiatique las d'une vie qu'il cherche à fuir dans les bras d'une femme virtuelle ; et Canal, orphelin recueilli par un vieux Chinois qui l'exploite. De l'un à l'autre, sur un rythme enlevé, nerveux, la romancière fait entendre, à travers ces voix qui se révèlent à elles-mêmes, les peurs, les incertitudes, les blessures de ces vies qui, à la faveur de cette nuit singulière, trouveront le chemin de la rédemption.

Avantages

A dévorer
Un après-midi du mois d’août, à New York, le baromètre affiche 38°. Soudain, une panne générale d’électricité va faire basculer et converger le destin de trois anonymes. Naomi, une jeune pute à crack, séquestrée depuis des années, Simon, avocat réputé, et Canal, un jeune Chinois abandonné à la naissance sur Canal Street. Une écriture sèche et très précise au service d’une construction rigoureuse accompagne les errances de ces trois personnages chaotiques jusqu’au dénouement.

I.A.

Prima

On a dévoré !
Naomi, prostituée coincée dans un bar de Brooklyn, Simon Schwartz, avocat célèbre, et Canal, orphelin Chinois traité en esclave par sa famille d’accueil : trois personnages à qui l’auteur sait donner une voix propre pour raconter la grande panne qui paralysa New York pendant vingt-quatre heures. Le récit d’un chaos ordinaire, qui est aussi un roman sur les aptitudes de chacun à rebondir.

Eliane Girard

Questions de femmes

Destins
New York, une après-midi d’août. Sous une chaleur étouffante, c’est la panne générale. Tout s’arrête, à commencer par la course folle de toutes ces âmes qui, quotidiennement, se battent contre le temps. Naomi, une jolie « pute à crack », est enfermée dans un bar clandestin avec celle qui veille sur elle, l’étrange Bijou. Simon Schwartz, fameux avocat mais fieffé salaud qui cherche sa rédemption dans les bras d’une femme qu’il n’a jamais eue, est retenu au 36ème étage d’une tour déserte du Financial District. Canal, as des arts martiaux, surnommé ainsi depuis qu’il a été trouvé sur Canal Street alors qu’il n’était encore qu’un nourrisson, erre dans la rue depuis que le magasin qui l’employait a brûlé et qu’il s’est retrouvé sans emploi… La panne générale agira sur eux comme un catalyseur. En glissements progressifs vers la folie ou l’expiation, ils s’ouvriront vers une autre voie…

L.F.

Elle

Il est comment le nouveau Valérie Tong Cuong ?
Electrique. On est à New York, dans un bordel de Brooklyn, en haut d’une tour du Financial district et au fond d’une échoppe de Chinatowwn. Trois lieux qui ne s’éteignent jamais, maintenus sous perfusion de néons, de dollars et d’air climatisé. Naomi se consume entre deux clients, Simon gagne l’argent que sa femme dépense et Canal est l’esclave d’un vieux Chinois. Une «pute à crack», un avocat médiatique et un orphelin, trois archétypes et autant de solitudes que Valérie Tong Cuong anime avec tendresse. Sa bonne idée ? Une unité de temps singulière : l’après-midi du 14 aout 2003 où une panne générale plonge New York dans l’obscurité. Il fait «Noir dehors» et une petite lueur s’allume à l’intérieur des trois antihéros. Naomi au bord de l’overdose s’échappe avec sa copine Bijou. Simon expérimente la vie sans carte bleue ni téléphone portable, et ce jeûne numérique braque les projecteurs sur la vacuité de son existence. Canal, lui, profite d’un incendie pour fuir la boutique dont il ne s’était jamais évadé, excepté chaque nuit devant un DVD d’amour ou de Kung-Fu. On s’accroche alors à l’exode de ces trois naufragés. Cette nuit américaine est si plaisante qu’elle paraît un peu courte : on ferait bien encore un bout de chemin avec Naomi, Simon et Canal.

Edouard Dutour

Le Point

Un trio dans le noir
Les portraitistes n’aiment pas les visages sous le soleil au zénith. La lumière crue et verticale y jette trop d’ombre. A l’inverse, c’est grâce à l’obscurité que Valérie Tong Cuong «révèle» les personnages de son cinquième roman. On est à New York, le 14 août 2003, quand une gigantesque panne d’électricité paralyse la ville. Les «événements», métonymie désormais courante aux Etats-Unis pour évoquer le 11 septembre, ont eu lieu et leur souvenir ajoute à la panique. Les rues sont noires de gens affolés, incapables de rentrer chez eux autrement qu’à pied.
Parmi eux, Naomi, prostituée accro au crack, parvenue à s’échapper d’un bar de Brooklyn dans lequel son proxénète la tenait prisonnière. Simon, avocat médiatique, descendu à grand-peine du 36ème étage de son building, désolé que sa carte bancaire ne puisse plus rien pour lui. Enfin, Canal, orphelin recueilli par une famille de Chinatown, de nouveau sans domicile après que le commerce familial a fini en cendres.
Leur rencontre improbable se fera dans une église transformée en refuge. Trois solitudes, trois narrateurs. Derrière le «je» de «Noir dehors» se cachent tour à tour Naomi, Simo et Canal ; Grâce à ce procédé narratif très cinématographique, Valérie Tong Cuong rappelle sans cesse l’unicité de chaque histoire. L’ultime ne manquera pas de surprendre.

Aurélie Jacques

Le Magazine Littéraire

New York, fin d’un après-midi caniculaire. Les fusibles sautent et l’obscurité s’installe peu à peu dans la métropole, laissant hommes et technologie désemparés. «la nuit de la panne» vient de commencer. Et, alors que la nature réaffirme ses droits, quelques êtres reprennent possession de leur destin : Simon, avocat de renom pétri de solitude, Naomi, esclave d’un mac, droguée depuis sa naissance, Bijou, prostituée au passé trouble, puis Canal, orphelin asiatique recueilli et exploité par un vieux boutiquier chinois. Subitement cette panne brise la routine et les jette dans la rue, ouvrant les portes de leurs prisons respectives. Leur errance les conduira vers un même carrefour, théatre où ce qui les relie apparaîtra enfin.
De Big à Ferdinand et les Iconoclastes, en passant par Où je suis, Valérie Tong Cuong renouvelle sans cesse son inspiration. Ce qui l’intéresse ? Imaginer des trajectoires humaines d’exception, faire épouser leurs aventures et leurs émotions au lecteur. C’est chose faite dans Noir Dehors, cinquième roman où les influences d’outre-Atlantique sont évidentes.
Noirs au dehors, mais lumineux à l’intérieur ? Les personnages de cette fiction ont beau être, ici un avoué aux méthodes discutables, là une fille de joie qui a commis le pire des crimes ; au-delà d’une apparente médiocrité, chacun rayonne de par son énergie à combattre ses faiblesses et ses démons. Valérie Tong Cuong offre à cette rentrée un bon roman initiatique.

Jessica L. Nelson

Vivre au féminin

Panne sur la ville
New York, quelque temps après le 11 septembre, par un après-midi d’août étouffant… le black-out est total. A la lueur des ombres, Naomi, jolie «pute à crack», s’échappe du bar clandestin qui la retient prisonnière depuis ses 12 ans. Simon, avocat de renom, Français expatrié dans la grande pomme, vient de se tordre la cheville et se demande comment descendre les 37 étages de sa tour miroir. Enfin Canal, un Chinois orphelin qui doit son nom à la rue dans laquelle on l’a trouvé, se lance à l’assaut de la vie après 26 ans d’esclavage dans une petite échoppe de Chinatown et avec pour seule arme la pensée de Confucius. Le destin de ces trois solitudes va converger vers une petite église où se jouera un dénouement surprenant. Une petite histoire qui brille dans le roman noir.

M.Q.

Marie Claire

Un bonheur chaudement recommandé
Août 2004. Panne générale d’électricité à New York. Dans la cité multi-ethnique paralysée, trois solitaires convergent vers une église. Nos rescapés y trouveront-ils le salut ou la damnation ?
Simon, avocat médiatique, a bien du mal à descendre du 36ème étage de sa tour avec une cheville foulée. Il en pince pour Naomi, jolie «pute à crack» rencontrée sur le Net, qui profite de l’obscurité pour s’évader d’un bar clandestin accompagnée de Bijou, sa protectrice. Le black-out jette à la rue Canal, orphelin érudit en arts martiaux, et le libère du bazar où il était réduit en esclavage. Aucun n’en sortira indemne. En shorts-cuts nerveux, monologues haletants, glissements imperceptibles, Valérie Tong Cuong rèussit à faire passer ces destins des ténèbres à la lumière, de la réclusion à la liberté. Aujourd’hui où tout semble noir, ce livre brûlant illumine nos rêves d’asphaltes.

Emmanuelle de Boysson

DS

Rubrique : En vitrine
New York subitement privé d'électricité. New York, brusquement plongé dans la nuit qui arrache ou rend à leur obscurité les occupants de ce roman. Un périple dans les ténèbres de la dérive urbaine, avec ses hauts et ses bas.

N.C.

Muze

Social.
Trois personnes plongées dans le noir, pour une tragédie à trois voix dans une église new-yorkaise.
Un avocat célèbre, un petit Chinois clandestin, une jeune prostituée roumaine : trois destins qui se croisent dans une église de Manhattan, lors d'une panne d'électricité géante. La tension monte tout au long du roman, à la manière d'une tragédie antique pour aboutir à l'explosion finale. Très belle construction, tout en sous-entendus, parfaitement maîtrisée.

Le Figaro Magazine

Noir Dehors s’appuie sur cette nuit d’été où New York fut plongée dans l’obscurité. Trois destins se percutent. Une pute à crack, Naomi, un avocat d’affaires, Simon, un jeune homme abandonné jadis sur un trottoir. A tour de rôle, ils prennent la parole. Problème, les dialogues oublient la nuance, l’ensemble évooque un synopsis. Il ne faudrait pas grand-chose pour faire de l’objet un vrai roman. On le sent aux confidences de Canal et Naomi, à cette rencontre qui changera leur vie. On approche là l’histoire d’une rédemption. Ce n’est pas le talent qui manque, mais l’engagement. Noir dehors ? Etre écrivain, c’est gagner le cœur des ténèbres.

S. Guibourgé

Le Figaro Littéraire

La nuit révèle la vraie psychologie des êtres. A New York, en plein été surchauffé, la «Grosse Pomme» subit une panne d'électricité. La ville est éteinte. Le noir absolu est propice aux confidences, aux épanchements et à l'abandon. Dans ce cadre, Valérie Tong Cuong dresse les portraits de quatre âmes en déroute. Il y a Naomi, une prostituée qui attire la compassion. Son proxénète s'appelle Bijou, pas vraiment un cadeau. On rencontre également Simon, un avocat, à l'aise dans la vie, financièrement en tout cas. Et Canal, un Chinois, qui se décrit comme un «non-être, une absence, un rien, au mieux une parenthèse emplie de vide (...)». Les chapitres qui bâtissent le roman sont des monologues tendus, désabusés; comme si les personnages ne pouvaient pas communiquer entre eux. D'où ce sentiment de désenchantement et ce regard sans illusions sur la vie, qui donnent le ton au récit. Et en même temps ce qui peut paraître paradoxal, la romancière laisse percer une certaine espérance.

Mohammed Aïssaoui

L'écho des Savanes

Rubrique : Les indispensables de l'Echo
Roman urbain et intimiste, Valérie Tong Cuong met en fiction la panne d'électricité générale qui dura quelques heures, une chaude après-midi d'août 2003, dans l'Est américain. L'auteur, chanteuse et romancière, donne alternativement la parole à une pute accro au crack, à un avocat médiatique et à un Chinois confucéen. La panne à New york va provoquer leur rencontre ou leurs retrouvailles. Et le roman, alternance de monologues et multiplicité de regards, devient déraillement psychique. Des portraits qui forment une subtile variation psychologique et littéraire.

Hubert Artus


REVUE DU WEB

LePetitJournal.com

Il se passe quoi à New York ce fameux jour d’août 2003, quand une gigantesque panne d’électricité plonge la ville dans le noir ? Des libérations spontanées et des emprisonnements non commandés. Brossant le portrait d’une demi-douzaine de personnages pour qui, ce jour-là ; le destin changera, Valérie Tong Cuong livre un regard inventif sous sa plume vive. Un roman haletant, d’abord facile. Et de dimensions politiques, aussi.

LPJ

LeLitteraire.com

A la une
Droguée au crack, prostituée dans un bar clandestin de Brooklyn, la jeune héroïne du roman New-Yorkais de Valérie Tong Cuong suggère une porcelaine presque intacte après le souffle d’une bombe. Fragile derrière le mascara savamment appliqué sur ses paupières gonflées, délicate sous les ecchymoses laissées par les proxénètes, Naomi n’a jamais marché sans but dans les rues de la grande ville, n’a jamais goûté à la liberté américaine.
Son univers est clôt sur des murs gris, la file de clients, des cris, les gifles avec pour seul échappatoire un rush de cailloux fumants qui montent droit au cerveau pendant un bref instant. Enfermée seule et sans espoir, Naomi n’aurait pas tenu longtemps, mais il y a Bijou. Leurs mèches blondes se mêlent lorsque Bijou la console, grande sœur et confidente. Sauf que Naomi n’a pas d’histoire à raconter.
Combien de filles vivent ce destin effroyablement tracé: des heures identiques, faites d’abus, de violence, de confusion, une journée répétée à l’infini, jusqu’à ce qu’elles soient trop vieilles, trop moches, ou trop mortes pour conserver valeur marchande? Qu’est-ce qui aurait pu justifier un traitement différent dans le cas de Naomi et Bijou?
Une question bien loin des préoccupations de Simon Schwartz, avocat réputé, qui du haut de son gratte-ciel du Financial District, a trouvé un sens à sa vie grâce à un site internet réservé aux adultes. Au 36e étage, le paradis charnel se distille par webcam.

«Je n’aurais pas du penser à toi, mon ange. Walter Greene et sa bande de roquets vont se pointer dans dix minutes pour conclure un contrat à deux millions de dollars et que trouveront-ils en face d’eux ? Le brillant Simon, joues brûlantes, tempes humides et bas-ventre en trois dimensions !».

Les malheurs de Naomi sont tout aussi loin des pensées qui traversent l’esprit de Canal, ce type étrange épris de philosophie et d’arts martiaux, qui depuis l’enfance, travaille jour et nuit dans un bazar asiatique au cœur de Chinatown.

«Le magasin s’étirait en longueur. On y trouvait amoncelé tout ce que la Chine savait faire, c’est-à-dire tout ce que la planète avait inventé. […] Et puisqu’il me fallait un nom et que la boutique donnait sur Canal Street, on alla au plus simple et l’on décida de m’appeler Canal.»

L'après-midi du 14 août 2003, tout bascule. A 16h 10, le chaos s’empare de la métropole en proie à la grande panne, le black out qui de Brooklyn à Manhattan sème la panique, bouscule les vies qu’elles soient bien ou mal réglées. Plus rien ne fonctionne : embouteillages monstres, distributeurs d’argent en panne, réseaux saturés, climatiseurs en berne. Dans la chaleur étouffante, certains tentent de gérer la crise, d’autres s’engouffrent dans la brèche vers la liberté.
Egaux face aux évènements, les héros fracturés de Noir Dehors se rencontreront et n’en sortiront pas indemnes. Des gens qui n’auraient pas du se croiser vont se percuter, perdus dans la marée humaine qui envahit les rues, prend d’assaut les ponts de New York.

«Il fallait pousser des coudes pour se frayer un chemin dans la masse. Parfois, quelqu’un lançait un juron, agacé par ces deux femmes en minijupes, presque enlacées qui le dépassaient sans un mot. Deux blondes décolorées sur le Williamsburg Bridge et qui marchaient comme des reines…»

Dense, dynamique, rapide à lire comme une montée d’amphétamines, filant dans les artères de la métropole américaine pour disjoncter ses centres nerveux, le cinquième roman de Valérie Tong Cuong explore avec un talent d’écriture évident le concept de l’égarement, l’effondrement des repères. New York se prête au jeu, et laisse la romancière fouiller ses entrailles obscurcies pour en faire jaillir la lumière.
Black out à trois voix, Noir Dehors confirme le virage optimiste amorcé avec «Ferdinand et les iconoclastes». L’auteur excelle à mettre en scène des personnages hors norme qui osent prendre le risque de faire confiance aux autres, de suivre leur instinct. Big up !.

S.L.

Glamour.com

Le coup de foudre de Glamour
La Nuit des Héros. New York, août 2003. Deux prostituées enfermées depuis 10 ans dans un bordel, un jeune sans-papier chinois exploité par un marchand de bric-à-brac, et un avocat célèbre seul dans son gratte-ciel de Manhattan. Soit quatre marginaux aux allures différentes, qui attendent que le destin leur indique une issue de secours. C'est à ce moment-là que toute la ville est plongée dans le noir par une coupure de courant historique. Les filles profitent que le mac a le dos tourné pour s'enfuir, le jeune Chinois quitte cette satanée boutique qui a subitement pris feu, et l'avocat découvre la ville à pied faute d'avoir pu trouver un taxi. Tous échouent dans une église de Brooklyn. Et leurs destins se percutent avec la violence d'un carambolage sur la cinquième avenue. Le cinquième roman de Valérie Tong Cuong est construit sur un fort suspense. Avec une morale qui ressemble à un proverbe chinois : parfois, il suffit d'éteindre la lumière pour y voir plus clair. Poétique et palpitant.

A.D.

FemmeActuelle.fr

Coup de coeur Femme Actuelle
Valérie Tong Cuong. La peur du noir
Coup de cœur : en 2003, une gigantesque panne d’électricité plonge New York dans l’obscurité. Valérie Tong Cuong y était. Elle en fait tout un roman.
L’histoire : Alors que les New-Yorkais, encore marqués par le 11 septembre, sont sur leur lieu de travail ou s’occupent de leurs enfants, une panne d’électricité plonge la ville dans l’obscurité. Trois personnages dont les routes ne se seraient jamais croisées vont alors se rencontrer. Un jeune Chinois, un avocat médiatique, une prostituée. Chance ou malchance ?
Pourquoi on l’aime ? Pour l’émotion : l’auteur nous fait partager le quotidien de ses personnages en nous plongeant au cœur de leurs émotions et pensées. Forcément… on se projette et on compatit.
A qui l’offrir ? A votre grand fils, surtout s’il est fan de littérature contemporaine, qui prévoit déjà de partir travailler aux Etats-Unis avant même de commencer ses études en France.
Confidence pour confidence : «J’étais à New York au moment de la «grande panne». C’est d’abord la peur qui s’est installée : le souvenir du 11 septembre faisait craindre une attaque terroriste. Puis, on a su ce que c’était. La vie a basculé en quelques minutes. A Manhattan les pompes ne fonctionnaient plus donc plus de toilettes, plus d’eau dans les étages. Plus d’ascenseurs bien sûr. Les gens qui travaillaient là se sont retrouvés coincés loin de chez eux. Les téléphones portables ne fonctionnaient plus. Ni les distributeurs de billets. Cette nuit-là, on raconte que New York et toute la côte Est ont préparé un baby-boom. Et moi, 9 mois plus tard, j’ai donné naissance à une adorable petite fille… ».

Zone Litteraire

Peu après les "évènements" du 11 septembre 2001, New York subissait un second choc : une coupure de courant généralisée sans précédent. Tel est le point de départ et la trame de fond de Noir dehors.
Que peut-il y a voir de commun entre Naomi, jeune prostituée orpheline et toxicomane, Simon, brillant avocat, et Canal (du nom de la rue où il a été retrouvé), jeune Chinois autodidacte et orphelin, exploité par le marchand qui l’a recueilli ? Rien a priori, si ce n’est leur commune résidence dans la moderne et cosmopolite New York. Étant donné la densité et le fourmillement de cette industrieuse cité, la probabilité pour que de tels êtres se rencontrent tendait vers le néant. C’était sans compter sur cette panne d’électricité qui a frappé la ville de ses bas-fonds jusqu’aux gratte-ciels, rétablissant ainsi temporairement un semblant d’égalité entre les hommes. Car s’il y a une technologie omniprésente et dont la privation laisse ses contemporains fort dépourvus, il s’agit bien de l’électricité. Par grand froid ou par temps de canicule, elle seule est capable de protéger nos fragiles organismes contre les vicissitudes et les caprices du dehors. Aussi lorsqu’elle disparaît, c’est sur ses propres ressources et sa capacité réflexive que chacun se voit contraint de se recroqueviller. En effet, quoi de plus superflu qu’une carte de crédit, aussi gold soit-elle, quand tous les distributeurs automatiques sont condamnés au mutisme en l’absence d’alimentation énergétique ? Simon le nanti fait durement l’expérience de cette rude et subite abolition des privilèges.
Drôle d’endroit pour une rencontre
C’est ainsi qu’il se met en voie d’un lieu moins hostile que les chaussées bitumées, d’un refuge pour passer la nuit. À l’issue d’une errance au cours de laquelle il prend plus que jamais conscience de son extrême solitude et de la duperie que représentait à ses yeux la quiétude d’une vie familiale prétendument modèle, il arrive dans une église, qui, telle l’arche de Noé, constitue le point de ralliement de toutes ces âmes perdues. Une atmosphère apocalyptique y règne, cadre d’une tragédie des temps modernes dans laquelle l’homme, même surprotégé, témoigne d’une profonde faiblesse. Car si l’obscurité effraie, c’est bien parce que, tel un révélateur photographique, elle met en lumière la déshumanisation urbaine et éclaire le mal-être de chacun. Que l’on se prénomme Simon, Canal ou Naomi, homme ou femme, c’est avant tout contre l’âpreté et la violence du quotidien que l’on s’efforce de lutter en s’évadant. Pour cela, à chacun son remède : tandis que l’un se repaît de ses fantasmes, l’une se soulage dans la drogue et l’autre se ressource dans la philosophie zen.
À la croisée des destins
Sans jamais sombrer dans le pathétique, Valérie Tong Cuong pointe ainsi les faiblesses particulières de chacun et la commune solitude plus que jamais pesante dans la froideur des grandes villes dont elle fait de New York l’emblème. Croisant des destins aussi divers que probables, elle capte également avec subtilité l’atmosphère à la fois enivrante et oppressante de cette capitale mythique. Il y a en cela quelque chose de profondément cinématographique dans la composition de son récit. L’on pense inévitablement à certains films de Scorsese pour ce qui est des bas-fonds de la ville, et à l’itinéraire nocturne qu’elle nous propose comme voie vers une rédemption. Mais aussi à Do the right thing de Spike Lee pour l’évocation de cette chaleur insupportable et de la tension latente qu’elle traduit et contribue à faire exploser. Et enfin à la flmographie de Quentin Tarantino pour la juxtaposition et l’alternance des points de vue. Alors, noir le scénario de Valérie Tong Cuong ? Dehors, peut-être. Après tout les éclipses sont rares. Mais certainement pas aux tréfonds de l’âme humaine pour qui cette nuit de tous les dangers devient aussi celle de tous les possibles.

Laurence Bourgeon


LE COIN DES LIBRAIRES

Coup de coeur de la FNAC

Valérie Tong Cuong est romancière et chanteuse au sein de la formation trip-hop Quark. Avec ce cinquième roman, toujours à fleur de peau, elle nous entraîne dans la nuit new-yorkaise où elle fait se rencontrer d’improbables oiseaux de nuit, tous marqués par la vie, tous écorchés vif à leur manière, tous en quête d’un certain absolu. Il y a tout d’abord Naomi, « pute à crack » affamée de vie qui travaille dans un bar clandestin de Brooklyn, sur laquelle veille l’étrange Bijou, son ange gardien ; puis Simon Schwartz, un avocat médiatique paumé qui aime à roder dans les quartiers mal famés en quête d’une descente aux enfers à valeur de punition (ou de rédemption ) ; il y a enfin un personnage appelé Canal, spécialiste des arts martiaux ainsi surnommé parce qu’on l’a retrouvé abandonné à sa naissance sur les berges de Canal Street, à Chinatown… Soudain, une panne d’électricité géante touche New York et voilà que tout est possible, surtout la rencontre entre des gens qui ne sont pas faits pour se rencontrer et dont la vie va basculer…
Le roman new-yorkais de Valérie Tong Cuong. Une visite dans le noir d’une ville privée d’électricité sous forme de « short cuts » pleins d’énergie.